Voici donc venir le troisième album d’Olivier “Bratch” Nemejanski, guitariste des cultissimes Dum Dum Boys et à ses heures chanteur/guitariste des Bratchmen, Groovers et Warmbabies.
Enregistré entre la Riviera et les Antilles, en collaboration avec le sorcier des manettes / multi-instrumentiste John Wayne Supermarket (a.k.a. Philippe Gilard), cet opus, outre faire se télescoper les influences récurrentes de Dean Martin, Lee Hazlewood, Lou Reed ou encore Suicide et Jesus & The Mary Chain, ne perce pas un tunnel entre le Wang-Ho et le Yang-Tse-Kiang comme chez Antoine Blondin, mais trace un pont aérien virtuel entre la Tramontane et les Alizés, pour une bacchanale d’une nonchalance délicieusement opiacée , à laquelle s’invitent tour à tour des musiciens de divers horizons (en vrac Don Joe d’ Indian Ghost, Sheri Corleone de Bang Bang Band Girl, Pierre “Choum'” Chaissac de Cantharide, le Canadien Franco Caré, Memphis Electronic, Karyn “Brunella Non!”, Cédric Lauer, Marc Galliani, Fabien Molina et la trompette magique de Cédric Lauer…).
La voix à la fois profonde et acidulée du Bratch nous transporte dans des ambiances noisy pop décalées , “Think About It” et son orgue aigrelet, “Hard To Believe” , “Don’t Want To See You Here At All” où les fantômes de Lou Reed et de Peter Perret viennent gentiment nous chatouiller. Nous ne décortiquerons pas les titres un par un, mais comment faire pour résister au délicieux rockabilly fuzzy et géométrique de “Higher And Higher”, à cette reprise tellement évidente de cet autre faux dilettante de génie (Kevin Ayers) “Singing A Song In The Morning”, ou encore à celle de “Kathryn” à la ritournelle envoutante échappée d’une obscure compile d’un cador du bricolage low-fi , Charles Douglas.
C’est aujourd’hui disponible chez vous , via Closer Records , et pas encore , ou peu s’en faut , remboursé par la sécurité sociale …